Rencontre avec Sandrine, propriétaire de la boutique Pétales de Rose à La Tour d’Aigues, qui ne se destinait pas à l’origine au métier d’artisan fleuriste. Elle nous invite dans sa boutique pour nous parler de son parcours atypique, et partage son amour pour les jolies fleurs, sa manière de travailler écoresponsable, et son envie de satisfaire au mieux sa clientèle. Bienvenue chez Pétales de Rose !

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De comptable à fleuriste

Quel parcours avez-vous suivi pour devenir fleuriste ?

Sandrine Petales de rose
Sandrine

Jeune, je ne souhaitais pas devenir fleuriste. J’ai eu mon BAC et mon amour des chiffres m’a mené vers un BTS comptabilité en alternance. J’ai donc été comptable pendant 10 ans. Un licenciement économique à 30 ans, et je me suis retrouvée au chômage.  Je me suis donc demandé ce que je souhaitais faire vraiment !

À ce moment là, pour la première fois, je me suis écoutée. Quand on est jeune, on a plutôt tendance à écouter ses parents, ses professeurs et conseillers d’orientation, mais au fond ce n’est pas forcément ce qui nous convient. Lorsqu’on est bon élève, on nous oriente davantage vers des études supérieures plutôt que vers des filières de type CAP.

Pour ma part, j’étais une bonne élève, mais j’ai toujours été très manuelle. Alors quand j’ai appris que Sabine, l’ancienne propriétaire, vendait sa boutique, je lui ai dis que j’étais intéressée … mais pas fleuriste. Et là elle m’a dit « ce n’est pas grave, c’est comme tout, cela s’apprend ». Elle m’a formé pendant 8 mois, période pendant laquelle j’ai énormément appris. »

Petales de rose

Pendant cette formation accélérée, j’ai aussi suivi une formation avec le Comité du Bassin de l’Emploi, qui m’a formé à la gestion d’entreprise. J’ai donc repris la boutique en septembre 2017, et j’ai conservé Séverine qui était employée depuis 9 ans. On a fermé le magasin une semaine pour faire quelques travaux, et à la réouverture Séverine s’est fait une entorse du genou et a été immobilisée trois semaines. J’ai donc été toute seule à la réouverture, c’était un vrai test ! Et tout s’est très bien passé. C’était stressant, mais j’étais soutenue par mon mari, et le jeu en valait la chandelle.

Le respect de l’environnement

Comment gérez vous les déchets dans votre activité ?

Petales de rose

La fête des mères

Aujourd’hui, je travaille de manière beaucoup plus responsable qu’avant. Quand j’ai repris le magasin, on utilisait beaucoup de cellophane et fibre synthétique pour emballer les fleurs, et cela faisait un double emballage toxique. Moi, je n’aime pas le cellophane. C’est un dérivé du pétrole, et c’est très mauvais pour l’environnement

Je suis donc passé au papier kraft. Il y a 5 ans, nous n’avions pas beaucoup de choix et on trouvait surtout du kraft brun, neutre, pas très attrayant. Aujourd’hui c’est différent, je trouve du kraft décoré, et même étanche ! Idéal pour emballer les bouquets et plantes sans qu’ils ne s’abiment. Il reste toujours des compostions que je dois emballer avec du cellophane, mais mon rouleau me dure presque un an alors qu’avant on en utilisait une quinzaine chaque année. J’utilise aussi des contenant biodégradables fabriqués à partir de carton et papier, et de la mousse recyclable à 50% pour mes compositions piquées.

J’ai pris conscience de l’impact de mes déchets quand je vidais mes poubelles. Quand je vois que ma poubelle est remplie aux trois quart par du plastique, ça me rend malade. Quand j’achète un rosier par exemple, il est emballé avec du plastique. Donc quand j’achète douze rosiers, je jette douze emballages plastique …

Je ne veux pas que le client ait encore à jeter du plastique chez lui lorsqu’il enlève mon emballage. Certains producteurs font des efforts, mais en l’absence d’une véritable réglementation, la majorité recherchent ce qu’il y a de moins coûteux sans penser à notre planète. Aujourd’hui, je communique davantage sur ma façon de travailler éco-responsable. Je l’indique dans mes devis, parce que cela peut être un critère dans le choix d’un prestataire, pour un mariage par exemple.

Des fleurs françaises et locales si possible

Comment vous approvisionnez-vous ?

Je m’approvisionne à Marseille et les fleurs proviennent de France, d’Italie mais aussi des Pays-Bas, le marché international des fleurs coupées. Je favorise au maximum les fleurs françaises, et commence à travailler directement avec des producteurs pour avoir un circuit court. Je fais un tri dans les fleurs qui arrivent de l’étranger. Je ne choisis pas de roses qui viennent d’Ethiopie par exemple. Elle sont moins chères à l’achat, mais là-bas, les conditions de travail y sont très mauvaises, et les roses sont très petites et ne tiennent pas dans le temps. En revanche, celles qui proviennent d’Equateur sont de bonne qualité et les conditions de travail sont plutôt bonnes.

Parfois, ce n’est pas une fleur de France, mais nous n’avons pas le choix. C’est comme pour certains fruits exotiques, si nous voulons en manger, il faut bien les importer … J’essaie de répondre au mieux à la demande de mes clients en respectant la provenance des fleurs que j’achète.  C’est très difficile en périodes de fêtes, surtout pour la St Valentin. Il m’est impossible de m’approvisionner uniquement en roses françaises. La production n’y est pas suffisante pour répondre à toute la demande. Alors je propose des bouquets 100% français, sans rose rouge.

Je souhaite casser le cliché de la rose rouge de la St Valentin. Elle est devenue le symbole de la St Valentin, ce qui fait que la demande et les prix explosent ! La St Valentin est la seule fête où la date est commune à tous les pays. Le 14 février, la rose rouge s’arrache à prix d’or et son prix double. La loi de l’offre et la demande … C’est pour cela que je mets en avant d’autres fleurs, de saison, comme le mimosa, la renoncule, la tulipe ou l’anémone.

Plus généralement, je travaille uniquement avec des fleurs de saison. Si on me demande des pivoines pour un mariage au mois d’octobre, je refuse. Je ne vais pas chercher à en avoir, parce que ce n’est tout simplement pas la saison. Dans mes bouquets, il n’y a que des fleurs de saison, et si possibles françaises.

Les bouquets de la mariée

Faites-vous les mariages ?

Beaucoup me connaissent grâce à la boutique, ce sont des habitués. D’autres me viennent grâce à mon référencement sur certains sites Internet. Je travaille aussi avec d’autres partenaires, en réseau, qui interviennent également dans le domaine du mariage. Stéphanie Avon pour les photos, Oh My Deuche pour la location de 2CV, Envie d’Hair pour la coiffure, À l’ombre de l’olivier pour les cadeaux des invités avec leurs mignonnettes d’huile d’olive …

Pour les mariages, je me déplace dans un rayon d’une heure autour de La Tour D’Aigues. Et quand on regarde sur la carte, cela fait quatre départements ! Quand aux livraisons, je les propose dans toute la vallée d’Aigues. 

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