Du haut de ses deux collines, Cabrières d’Aigues est un petit village du sud du Vaucluse accroché aux contreforts de la montagne du Grand Luberon. Grâce au départ du GR 92 sur sa place, il est le point de départ idéal pour randonner sur ce dernier, et atteindre son sommet, le Mourre Nègre. Il jouit d’une tranquillité toute provençale à l’ombre des arbres centenaires qui bordent sa place, dans le bas du village. Celui que l’on appelle aussi « le village papillon » en raison de l’implantation des maisons du village vue du ciel en forme de papillon, est seulement situé à 35 minutes en voiture d’Aix en Provence (33,5 km), 1 heure de Marseille (65 km) ou encore 1h15 d’Avignon (72 km). Le village de Cabrières d’Aigues ne manque pas d’atouts et de charme pour découvrir, à son rythme, le Luberon authentique !

localisation du village de Cabrières d'Aigues sur la carte

Le village aux 7 fontaines

Protégée par le massif du Luberon, la commune est partiellement abritée du mistral. Son emblème est une chèvre car elle tient son nom du provençal cabre / cabri « chèvre », et « aigues » (l’eau). Cabrières d’Aigues fait partie de le communauté de communes COTELUB et du Parc Naturel Régional du Luberon, c’est une commune rurale qui permet de rayonner sur toute la partie méridionale du Parc. À 2 km au Sud du village se trouve le plus grand plan d’eau du Luberon, l’Étang de la Bonde, qui offre un cadre magnifique pour les moments de détente, de baignade et de pique-niques au bord de l’eau. Cabrières d’Aigues est un village pittoresque et magnifiquement conservé, où il fait bon flâner en toute saison. La commune compte 970 habitants que l’on les appelle les « Cabriérains« .

Cabrieres d'Aigues
Vue de Cabrières d’Aigues et du Mourre Nègre en arrière-plan

Le village et son histoire vaudoise

À partir de 1442, le village dépendait du seigneur de La Tour d’Aigues. Au moment de la grande peste (1350-1390) les pertes humaines sont telles que les villages sont désertés.

Après une longue période d’inhabitation, en 1450 environ, le seigneur Raymond d’Agoult cherche à les repeupler. La difficulté était de trouver des personnes qui acceptent de remettre les terres en culture, il va alors naturellement se tourner vers la main d’œuvre venue des Alpes. Ces bons travailleurs étaient cependant des chrétiens dissidents. Ces Vaudois suivaient les préceptes de Valdès (ou Vaudès), un bourgeois lyonnais ayant au 12ème siècle donné sa fortune aux pauvres et décidé de vivre comme eux en prêchant la bonne parole. Les fondements du mouvement vaudois étaient l’humilité, le partage, la non violence et la pauvreté. Ils se nommaient eux-mêmes « les pauvres de Lyon ».

Le village fait ainsi partie de la quarantaine de localités, de part et d’autre du Luberon, dans lesquelles s’installent au moins 1 400 familles de vaudois des Alpes, soit environ 6 000 personnes, venues des diocèses de Turin et d’Embrun entre 1460 et 1560. Les deux-tiers de ces futurs Vaudois du Luberon sont arrivés entre 1490 et 1520. À Cabrières-d’Aigues, les 80 familles qui s’installent en 1495 viennent toutes de la vallée de Freissinières où a eu lieu sept ans plus tôt une croisade contre ces gens qui étaient considérés comme hérétiques.

En 1532, les Vaudois adhèrent à la Réforme Protestante. Mais alors, les Vaudois sont victimes de persécutions menées par le célèbre inquisiteur Jean de Roma et par le premier président du Parlement d’Aix, Jean Meynier, baron d’Oppède. L’« arrêt de Mérindol » de 1540, signé par le roi François Ier, condamne le village de Mérindol à être rasé. Il ne sera appliqué qu’en avril 1545 : Mérindol et Cabrières d’Avignon (autre village situé en terre papale) sont détruits et la dévastation s’étend à tout le Luberon faisant plus de 2 000 victimes. 700 Vaudois sont même envoyés aux galères dans le port de Marseille. Ce « massacre des Vaudois du Luberon » a marqué durablement la région.

Cabrières d’Aigues, fut incendié dès le début par les troupes royales aux ordres du Capitaine Polin de La Garde. Les survivants se réfugièrent dans les forêts et les grottes du Luberon et purent, bien plus tard, revenir au village et reconstruire leurs maisons. D’autres s’étaient réfugiés à Genève.

Malgré les Guerres de Religion (1560-1598) l’esprit de la Réforme perdura, et en 1682, les protestants du village furent recensés au nombre de 600. Après la révocation de l’Edit de Nantes, en 1685, des familles de Cabrières d’Aigues prirent la route de l’exil vers l’Allemagne et la Hollande. Quelques-unes ont même poursuivi leur voyage jusqu’au Cap et ont fait souche en Afrique du Sud.

Curiosités et Patrimoine

Le Bas-Relief de Cabrières d’Aigues

Trouvé au début du XIXème siècle par un agriculteur et mis en valeur par un notaire passionné d’archéologie le bas-relief de Cabrières d’Aigues se trouve aujourd’hui au Musée Calvet d’Avignon. Une copie de ce bas-relief est disponible à la mairie de Cabrières d’Aigues et dans l’accueil de l’Office de Tourisme de la Tour d’Aigues. Il est composé de plusieurs blocs qui montrent une scène de halage (sûrement sur la Durance) d’une barque sans voile chargée de deux tonneaux de taille moyenne et d’amphores. À l’arrière se tient un homme debout, légèrement penché qui manie une rame à deux mains. Cette barque est halée par deux hommes, qui sont vêtus de la tunique romaine. Au second plan sont entreposés plusieurs vases. Ce bas-relief apporte un éclairage complémentaire à ce que l’on connaissait déjà sur le commerce sur la Durance dans l’Antiquité : la Durance n’était pas seulement utilisée à la descente, elle était aussi utilisée à la remontée. Pendant longtemps, on pensait que cette scène venait d’une stèle funéraire ornant le mausolée d’un vinarius, autrement dit, d’un marchand de vin. Cependant, des recherches récentes indiquent qu’il s’agissait plutôt d’une « enseigne commerciale ». Le seul élément de datation se trouve dans l’analyse de ces amphores attribuée au IIème siècle après. J.-C.

L’Église Saint-Laurent

L’église qui date du XVIème siècle fut dans un premier temps un moulin à huile. Lors de sa restauration en 1974, elle a été réduite pour libérer de l’espace sur la place de l’Ormeau. À l’époque des travaux, une plaque datée de 1191 a été retrouvée. La population locale a alors pensé qu’il s’agissait de la date de rénovation et on a apposé cette plaque au mur à l’intérieur de l’église. Ce n’est que plus tard que l’on s’est aperçu que la plaque avait été lue à l’envers et que l’église datait bel et bien du XVIIème siècle : l’inscription lue correctement étant 1611. Ne manquez pas de découvrir l’intérieur de l’église et son chœur troglodytique.

En face, la fontaine de la Place. Construite en 1874, elle est adossée au parapet du mur de soutènement de la place de l’Ormeau.

Le Temple Protestant et sa stèle

La statue devant le temple, hommage au peuple Vaudois

Il s’agit d’un temple protestant (les vaudois s’étaient par la suite ralliés aux protestants). Sur le côté du temple, on trouve une stèle très intéressante notamment par sa symbolique : le socle est en pierre du Luberon et la pierre qui la surmonte vient des Alpes. Les Vaudois venant du briançonnais on comprend que c’est la pierre du Luberon qui accueille la pierre vaudoise. Il s’agit d’un hommage au peuple Vaudois que l’on retrouve également à travers les trois dates sur le mur du temple :

10 mars 1495 : arrivée des Vaudois dans la commune

16 avril 1545 : massacre des Vaudois

29 avril 1995 : hommage rendu aux Vaudois avec cette sculpture

Rue de l’Invent

Cette rue se nomme ainsi car on y trouve une habitation avec un invent, construction typique du briançonnais ramenée dans le Luberon Sud par les Vaudois. Il s’agit d’une petite avancée au-dessus des terrasses qui ont pour but de protéger de la pluie mais pas du vent, ce qui permettait de faire sécher les récoltes à l’abri. En remontant la rue de l’Invent, vous pourrez accéder plus haut à l’escalier des fossiles.

Le Moulin à Huile (privé)

Il a été a aménagé pour remplacer le moulin transformé en église paroissiale. Les volumes sont entièrement creusés dans le rocher. À l’intérieur, on trouve le moulin dans lequel on disposait les olives puis on attelait une mule qui marchait pour faire tourner la meule et broyer les fruits. La pâte obtenue était ensuite placée entre des scourtins (sorte de paillasson circulaire d’environ 80cm de diamètre) que l’on empilait successivement (un scourtin/de la pâte… ainsi de suite) puis que l’on passait sous une presse pour récupérer l’huile de première pression à froid. La fontaine que l’on voit à droite du moulin communique avec une autre petite fontaine. L’eau qui arrivait jusqu’ici servait soit à alimenter la fontaine, soit à alimenter le moulin. Au-dessus, on aperçoit un trou : il s’agit d’un larmier (gouttière) qui acheminait l’eau jusqu’au moulin. Cette eau était ensuite portée à ébullition et versée sur les scourtins pour récupérer encore plus d’huile. L’huile ainsi obtenue était de moins bonne qualité et était destinée aux pauvres et aux savonneries de Marseille. Aujourd’hui le moulin n’est pas ouvert au public, c’est un lieu privé.

La Chapelle Saint Elzéar

Communément appelée la chapelle des « mille fleurs » ou « Sainte-Delphine », la chapelle est une propriété privée qui a appartenu à la famille de Sabran de Pontevés du Château d’Ansouis. Il ne reste aujourd’hui que la croix, le clocheton et une ouverture avec un vitrail. Elle a été utilisée comme église de la paroisse (fin XIIIème siècle) lors de la restauration de l’église principale. Elle a été récemment vendue.

Le sentier Géologique

Vue sur Cabrières d'Aigues
Vue sur Cabrières d’Aigues depuis le sentier géologique

Cabrières d’Aigues est un lieu favorable pour découvrir la géologie ! Au Nord de la commune en remontant le rue de Cime de Vière, vous trouverez le sentier géologique du village de Cabrières d’Aigues. Ce dernier a été conçu afin de répondre à quelques questions simples et vous donner de bons conseils : quelle est cette roche ? Quand et comment s’est-elle formée ? Quelle est l’origine des paysages ? Ici, le randonneur traverse plusieurs millions d’années, depuis l’océan de l’ère secondaire, à l’origine des calcaires du Grand Luberon, jusqu’à l’utilisation de ces mêmes calcaires par l’homme au XIXe siècle. Une belle découverte adapté aux promeneurs et aux familles avec des enfants souhaitant en apprendre plus sur ces périodes fascinantes !

Que faire à Cabrières d’Aigues ?

Un conseil : si vous passez à Cabrières d’Aigues, ne manquez pas de vous rendre à la poterie Point Fusion, un atelier de céramique artisanale tenue par Philippe et Sylvie Duriez. Depuis 1995, ils vous invitent à découvrir leur exposition à travers les collections de dessins, gravures, poteries traditionnelles, céramiques artisanales, sculptures ou encore de porcelaines… Une adresse pleine de couleurs parfaite pour une escapade en famille, avec ou sans enfants !

Côté sports et détente, Cabrières d’Aigues n’est pas en reste, puisque la commune est le point de départ de l’ascension de la montagne du Grand Luberon, vers son sommet le Mourre Nègre via le GR92. Des points de vue à couper le souffle vous attendent au sommet !

Les pêcheurs détendant une carte de pêche pourront aussi trouver leur bonheur à l’Étang de la Bonde. Le site ravira par sa beauté et sa tranquillité. Rendez vous également à l’Étang de la Bonde qui est LE lieu de baignade incontournable du Sud Luberon ! Ses rives ont été aménagées sur une centaine de mètres et offrent des pelouses pour lézarder ainsi que des espaces de restauration… Et l’eau du lac est à 25°C en été pour se baigner ! Un lieu magique pour s’amuser en famille avec les enfants.

Marché de producteurs et saveurs locales

Au centre de la commune se trouve l’épicerie qui est aussi une supérette multifonctions où vous trouverez tout ce qu’il vous faut : boucherie, pain, viennoiseries, fruits et légumes frais, boissons et même pizzas !

Le restaurant bar de l’Ormeau s’ouvre sur un joli cadre provençal, qui a gardé son âme d’antan, et l’authenticité des communes du Luberon. C’est dans une ambiance conviviale que vous pourrez prendre un verre ou vous restaurer sur les terrasses ombragées par une magnifique treille, dès le printemps et par les belles soirées d’été.

Au camping Les Chênes Verts, un petit marché de producteurs locaux trouve sa place tous les lundis soir de juillet et août, avec une dégustation de vin gratuite et des pizzas tous les soirs sauf le jeudi.

Au bord de l’eau, le snack de l’Étang de la Bonde propose des grillades, salades, tartes salés et des pizzas. Vous pourrez apprécier le calme et la fraîcheur des soirées face à l’étang en famille ou entre amis. La buvette vous proposera également de bons vins des vignobles du Luberon.

Vous pourrez aussi déguster les vins du Temps des Sages, l’une des plus petites caves coopératives du Luberon. Lieu de convivialité et d’excellence et de bons conseils, le caveau du Temps des Sages vous offrira une dégustation de ses meilleurs vins, souvent reconnus pour leur qualité dans les différents concours et guides spécialisés.

Le Domaine des Vaudois s’étend aujourd’hui sur une vingtaine d’hectares (3/4 vignes et 1/4 oliviers) de la commune de Cabrières d’Aigues dans un secteur de coteaux en terrasses d’argile et de calcaire exposées au Sud, constituant les contreforts du Luberon à une altitude moyenne de 400 mètres. La dégustation des vins et de l’huile d’olive est possible au caveau situé au cœur de la commune. La visite des caves permet de découvrir des salles voûtées du XVIIe siècle ainsi qu’un puits creusé dans la roche calcaire de la première cave de vinification du Domaine.

Top 6 des incontournables à faire à Cabrières d’Aigues

  1. Flâner dans les jolies ruelles du village
  2. Découvrir l’escalier du château
  3. Randonner sur le sentier géologique au nord de la rue Cime de Vière
  4. Admirer les jolies céramiques de Point Fusion Poterie
  5. Savourer des vins de qualité au Temps des Sages
  6. Se rafraîchir à l’Étang de la Bonde, situé à quelques kilomètres du village
Découvrir Cabrières d'Aigues dans le Sud Luberon

Excellente visite à Cabrières d’Aigues !

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