Perché sur un rocher dans la partie Sud du Luberon, La Tour d’Aigues est un agréable village qui vous enchantera par son cadre naturel exceptionnel, ses vignes à perte de vue et son patrimoine remarquablement préservé et restauré. Incontournable dans le pays d’Aigues, le village est une petite commune qui rassemble de nombreux petits commerces, un marché hebdomadaire haut en couleurs, et même un collège. Prenez le temps de flâner dans ses ruelles typiquement provençales, et de contempler la vue superbe depuis la terrasse de son château au charme suranné.
L’incontournable du Pays d’Aigues
Situé au bord de la petite rivière de l’Eze, La Tour d’Aigues est un joli village faisant partie de la communauté de communes COTELUB et du Parc Naturel Régional du Luberon. À vocation essentiellement agricole, La Tour d’Aigues est entourée de vastes plaines cultivées et de coteaux de vignes qui produisent un vin réputé. Le village se trouve également à proximité immédiate du département des Bouches-du-Rhône. Baigné par 300 jours de soleil par an, à seulement 10 minutes en voiture de Pertuis (5,4 kilomètres), 30 minutes d’Aix-en-Provence (28 kilomètres) ou encore 1 heure de Marseille (68 kilomètres), La Tour d’Aigues est le lieu idéal pour séjourner et rayonner dans tout le Luberon. Ses habitants s’appellent les « Tourains « . Partez à la découverte de son vieux village, et surtout de son magnifique château Renaissance, classé au titre des Monuments historiques depuis 1984 et siège de l’Office de Tourisme Luberon Sud Tourisme !
Histoire de La Tour d’Aigues
Deux stations néolithiques ont été fouillées sur le territoire de la commune. Celle du Rougas a permis d’exhumer haches et herminettes, quant à celle de la Gassaude, outre un matériel lithique identique, elle a livré une hache de bronze. Cette faible présence préhistorique se confirme lors de la colonisation romaine. Seul un autel votif, en marbre blanc, dédié à Mars Belado, permet d’indiquer la présence d’un lieu de culte.
Le château de La Tour d’Aigues
Chef d’œuvre de la Renaissance en Provence, le Château de la Tour d’Aigues est situé au pied des monts du Luberon. Ses plans, inspirés des plus grands châteaux d’Ile de France (Le Louvre, Ecouen, Anet) et les proportions élégantes de ses façades méritent que l’on s’y attarde. Dans les salles restaurées, découvrez les faïences de la Tour d’Aigues : pavement partiellement conservé de la Renaissance française, faïences blanches ou ornées sorties de la fabrique du baron Jean-Baptiste Jérôme de Bruny (propriétaire du château au siècle des Lumières). Imaginez ce que fut la splendeur passée de cet édifice en déambulant dans sa cour…
À l’origine du château, les puissants comtes de Forcalquier possèdent, sur une éminence dominant la vallée de l’Èze, une fortification qui surveille les chemins et drailles reliant Aix-en-Provence, la riche plaine de Pertuis dans la vallée de la Durance, le Luberon et les Alpes. Protégé par cette « Tour » donnée en fief à un certain Béranger, vicomte d’Avignon, se crée, peu à peu, le village. De ce premier « château », situé à plusieurs dizaines de mètres de celui que nous voyons aujourd’hui, il ne reste rien. Seule une rue délimitant le quartier dit du « Château Vieux » en perpétue le souvenir. Ne pouvant s’agrandir, bloquée entre le rebord de la falaise et le village, cette première fortification est abandonnée pour une nouvelle construction édifiée hors de l’enceinte des habitations.
À partir de 1420, le fief passe à la puissante famille d’Agoult : Fouquet (ou Foulque) d’Agoult, comte de Sault, chambellan et conseiller du Roi René, devient seigneur de La Tour d’Aigues. Riche et puissant, il réalise d’importants travaux et crée un véritable château autour du donjon primitif. Ce donjon, conservé, avait alors un aspect beaucoup plus militaire qu’aujourd’hui. Il faut l’imaginer sans les grandes fenêtres de la façade et sans les ornements (bossages d’angle étoilés, blasons, etc). La demeure seigneuriale de Foulque avait la forme d’un quadrilatère irrégulier, bâti autour de ce donjon, avec une tour ronde à chaque angle. On peut voir encore deux de ces tours, celles des angles Nord-Est et Nord-Ouest dans la partie arrière de l’édifice (elles sont revêtues d’un placage de style « Renaissance » plus tard).
Ce château était à peine plus petit que l’actuel : sa façade se situait quelques mètres en retrait de celle que nous voyons aujourd’hui comme en témoignent les restes visibles lors de la visite des caves du bâtiment. Il était entouré de douves sur trois de ses côtés, le quatrième étant naturellement défendu par la falaise qui domine la vallée de l’Eze. Ces douves étaient alimentées en eau grâce aux gigantesques aménagements hydrauliques réalisés par Foulque d’Agoult sur le territoire de sa « baronnie » qui regroupait plusieurs villages de ce que l’on appellera, à partir du XVe siècle, la « Vallée d’Aigues ». Ces aménagements permettaient en effet, d’amener l’eau des sources du piémont du Luberon, jusqu’au château via deux étangs, dont celui de la Bonde qui existe toujours.
À partir de 1550, le baron Jean-Louis-Nicolas transforme complètement son château. Ce jeune seigneur a, en effet, passé une partie de sa jeunesse en Île-de-France, au service de la célèbre famille de Montmorency et il en revient avec le projet de moderniser et d’embellir sa demeure provençale : c’est ainsi que naît le château « Renaissance ». Toute la partie Sud de l’édifice médiéval est abattue pour laisser place à une magnifique façade dont nous admirons encore aujourd’hui les deux pavillons d’angle et le triomphal portail d’entrée.
Le château est l’un des plus beaux exemples de l’art de la Renaissance en Provence. Il accueillait en 1579 la visite de Catherine de Médicis. À partir de 1598, le donjon est alors couvert d’un énorme dôme avec lanternon, bien visible sur d’anciennes gravures mais aujourd’hui disparu. La fin du XVIIIe siècle est fatale au château. En 1780, un incendie, accidentel ravage l’aile nord du bâtiment, causant d’énormes dégâts. Les travaux de reconstruction ne sont pas achevés lorsque la Révolution éclate… Le 14 septembre 1792, un groupe de « révolutionnaires » s’attaque à l’édifice : le dernier baron Jean-Baptiste-Jérôme de Bruny, est absent mais son château est pillé et le feu s’en empare : il brûle pendant cinq jours.
L’Église Notre Dame de Romegas
Romegas vient du latin « rumex » signifiant « plante herbacée envahissante ». Mentionnée depuis 1096 dans les textes, il ne reste rien de cette époque. Le chœur de l’église, partie réservée aux membres du clergé, est orienté à l’Est dans la direction de Jérusalem. Les 3 vitraux représentent le symbole de la trinité. *Particularité : la litre apparente (marque noire sur les murs de la Nef), a été peinte à la mort d’un des seigneurs de la Tour d’Aigues pour exprimer le deuil du village. Il est très rare d’en trouver encore de visible. Dans la 1ère chapelle sud datant du XIIIème siècle, il est réalisé au début du XVIème siècle un groupe en pierres sculptées : « la mise au tombeau ». L’essentiel du mobilier (statues en bois, tableaux, chaire..) date du XVIIème siècle, tout comme la sacristie. Le pyramidion a été restauré en 2014 sur les plans et méthodes de constructions originelles par les compagnons charpentiers installés au village.
Curiosités & patrimoine de La Tour d’Aigues
L’Hôtel de Ville
L’entrée formée d’une grande voute amène vers une cour fermée : c’est un ancien cloître situé à l’intérieur d’un prieuré servant de logement pour 5 chanoines. Le prieuré est vendu comme bien national en 1791, date où est installée la Mairie. Aujourd’hui, tous les bâtiments sont utilisés par la Mairie côté droit et pour le logement du prêtre côté gauche. Autrefois, l’Église et le prieuré étaient hors du village, l’expansion de celui-ci les a englobés.
L’entrée du vieux village
Cette partie de village existait déjà au Moyen Âge. Les maisons sur la droite étaient construites comme une ligne de remparts qui délimitaient la ville.
La rue d’Eole
« Eole » fait référence au Dieu grec du vent. Cette appellation semble logique puisqu’il s’agit d’une rue ventée (portail des remparts circulaire et infiltration du vent). Mais il s’agit là d’une déformation du mot provençal « Oulo » signifiant marmites, car nous sommes en fait dans l’ancienne rue des ateliers de potiers.
La porte des remparts
Limites du village jusqu’au XIVème siècle, époque où commence l’expansion hors des remparts. La porte est en mauvais état mais on distingue quand même les traces des grilles de protection originelles.
Les escaliers rue de la brêche
Ils datent du Moyen Âge et donnaient accès à l’habitation. Au-dessous, les écuries pour les bêtes (1 ou 2 chèvres, un âne, guère plus). Ce type de maison est assez généralisé dans le centre-ville. Son originalité consiste à placer les bêtes en bas, les hommes au-dessus , suivant une tradition méditerranéenne. La maison en hauteur se subdivise en une étable-remise au rez-de-chaussée, un logement sur un ou deux étages, un grenier dans les combles. Elle était le type de maison réservée aux paysans villageois qui n’avaient que peu de bétail à loger, étant impossible dans un local aussi exigu de faire tenir des chevaux et un attelage. L’édification de ces maisons date pour la plupart du XVIe siècle, période où les guerres de religion imposèrent de se retrancher derrière les fortifications du village. Les guerres finies, il y eut un mouvement de sortie pour établir dans la périphérie de l’agglomération des « maisons à terre », plus aptes à recevoir des bâtiments annexes.
Les oratoires
Dans la rue des grands fours, les oratoires sont des niches accueillant une statuette représentant une figure religieuse. Situées souvent au coin des rues pour protéger deux passages à la fois (contre la peste, les épidémies ou autres calamités…). Ces niches, ou leurs statues, ont largement été dégradées et/ou volées au moment de la Révolution.
Les fenêtres à meneaux
Ces grandes fenêtres sont coupées en 4 ou en 2 car les techniques d’époque ne permettaient pas de créer de grandes vitres ou vitraux pour les plus riches. Les ouvertures étaient souvent rendues étanches par les peaux de bêtes graissées posées sur des châssis équipés de papier huilé pour les plus pauvres. Elles datent du XVIème siècle : fin Moyen-Age, début Renaissance (Renaissance = recherche de lumière).
La rue du Portail Romieu
Il s’agit de la rue qui descend, toujours à l’ombre donc souvent gelée et glissante en hiver : surnommée « rue du Rompe Cue » (rue du rompe cul). Appelée aussi rue du portail car elle donne sur une ancienne porte ouverte dans les remparts (aujourd’hui détruite).
Le noyau du 1er village
Situé au niveau de la rue du vieux château, il abritait le 1er château, appelé « Tour de Béranger » au XIème siècle (construction en bois). Peut-être se limitait-t-il à une tour ? Les bâtiments sont arrondis car ils suivaient les fortifications et la forme de la roche (meilleure visibilité et plus facile à défendre). Les remparts ont disparu pour 2 raisons : les agrandissements et l’apparition des grosses armes à feu (canons…). Les remparts ne suffisaient plus. Ce premier village occupait une position avantageuse, surplombant la Vallée de l’Eze à l’ouest et placé sur une barrière naturelle (falaise), donnant une excellente visibilité pour la surveillance. Le nouveau et actuel château date du XIIIème siècle est construit autour d’une tour carrée dite romaine. Elle a sans doute été construite comme une tour de passage pour le paiement de l’octroi (contribution perçue par la ville à l’importation de marchandises).
L’ancienne Chapelle des Pénitents
Elle abritait des pénitents blancs (confrérie créée par Henri III en 1585, aussi appelés les « Blancs-battus » car ils se frappaient par humilité : auto-flagellation). Les pénitents étaient religieux ou laïcs, hommes ou femmes, et avaient pour vocation d’organiser de bonnes œuvres. Ils se partageaient les actions pour s’occuper des pauvres, des malades, des prisonniers… La Chapelle fut détruite aux XVIIIème / XIXème siècles car elle était inoccupée et tombait en ruines.
Le portail de la Burlière
Personne ne connaît la signification exacte de ce nom, seules des suppositions existent en rapport peut-être aux jeux qui avaient lieu sur la place du château, le terme de Bourlerie signifie « jeu de boules » à l’époque médiévale.
L’autre Côté Façade
Pas d’ornement sur la magnifique façade de cette demeure car le Seigneur qui occupait le château à l’époque (Famille des Lesdiguières) lui en interdit la construction en face du château pour ne pas concurrencer les ornements de son magnifique portail d’entrée. Contraint par cette demande, la maison est donc décorée de l’autre côté.
Que faire à La Tour d’Aigues ?
L’Office de Tourisme Luberon Sud Tourisme, situé dans le Château, est certainement le meilleur endroit pour glaner de précieuses informations sur votre séjour à La Tour d’Aigues. Vous y trouverez tous les renseignements nécessaires pour faire de votre séjour dans le Sud Luberon un moment riche en évènements, activités, visites, en toute décontraction. La visite du château est un must, un séjour à la Tour d’Aigues ne serait pas complet sans celle-ci. La cour du château est une invitation à la contemplation de ses ruines, vous serez guidés par des panneaux explicatifs des bâtiments selon les époques. À l’accueil de l’Office de Tourisme, prenez vos billets pour visiter aussi le Musée des faïences, dans les sous-sols du château, où une collection de faïences et de carreaux de pavement retraçant l’histoire de cet artisanat, de la Renaissance à la Révolution française vous attend.
La Tour d’Aigues compte aussi quelques artistes et artisans qui travaillent la céramique, comme Caroline Paul, artisane céramiste formée au Québec, qui tente de joyeux mélanges et s’inspire d’objets du quotidien dans son travail de textures et de formes, ou bien l’Atelier Céramique de Muriel Lacaze, qui propose une production d’objets céramique colorée moderne et originale. Pour les amateurs de sensations fortes, un superbe parcours d’accrobranches les emportera dans les cimes des arbres chez Forest Sensation.
Jours de marché et saveurs locales
Le marché hebdomadaire a lieu tous les mardis sur la place du château. Vivant et coloré, il s’étend en saison aux rues proches de la place et devient l’un des plus gros marchés du Luberon Sud. C’est l’occasion de goûter aux délicieuses saveurs provençales et produits du Luberon, que vous proposent les restaurants comme la Brasserie du Château, avec sa belle terrasse pour un café.
Les producteurs locaux sont également présents avec Luberon Paysan, un point de vente collectif proposant des produits locaux en circuits courts. À la boutique À l’Ombre de l’Olivier, Rémi vous conseillera dans le choix des meilleures huiles d’olive de la région, et vous y trouverez une épicerie fine avec un large assortiments de tapenades, pâtés et confits, ainsi que des produits cosmétiques. Côté gourmandises, La Tour d’Aigues n’est pas en reste avec sa chocolatière Elisabeth, de la boutique et atelier Amande, Olive et Chocolat. Les chocolats et confiseries sont élaborés de façon artisanale à partir d’ingrédients sélectionnés pour leur origine et leur qualité, un régal ! Enfin, Bruno de La Boulangerie du Griffoul, se fera un plaisir de vous expliquer comment il travaille exclusivement en bio, à base de farines de blés anciens. Ses pains, viennoiseries et pâtisseries sont un délice ! Pour les amateurs de bons vins, les caves des domaines de La Dorgonne, du Domaine Le Novi, de Terres Valdèze et de Marrenon se feront un plaisir de vous faire découvrir leurs millésimes et leurs cuvées !
Top 6 des incontournables à faire à La Tour d’Aigues
- Visiter le Château Renaissance, l’un des plus beaux de Provence
- Faire ses emplettes au joli marché hebdomadaire le mardi matin, sur la place du château
- Remonter le temps en se baladant dans les ruelles du vieux village
- Prendre un temps pour soi dans l’église Notre Dame de Romegas
- Faire de l’accrobranche à Forest Sensation
- Faire le tour des jolies boutiques du village, et faire des arrêts gourmands
Excellent séjour dans le village de La Tour d’Aigues !
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