Le massif du Luberon est un massif montagneux peu élevé qui s’étend d’Est en Ouest entre les Alpes-de-Haute-Provence et le département de Vaucluse, en France, et qui fait partie du réseau des réserves de biosphère de l’Unesco. La première mention du massif est antérieure au début de l’ère chrétienne (Louerionos), la forme moderne « Luberon » est attestée à partir du XVIIIe siècle. Le massif, comprenant notamment les montagnes du Grand et du Petit Luberon, culmine à 1 125 mètres d’altitude avec son sommet arrondi surmonté d’une antenne relais, le Mourre Nègre. Le massif se trouve désormais au cœur du Parc naturel régional du Luberon et devient au fil du temps un lieu emblématique de la haute Provence, réputé au-delà des frontières de l’Hexagone.
Situer et comprendre ce massif
Le massif du Luberon est un massif des Préalpes situé dans le sud de la France, à cheval entre les départements de Vaucluse et des Alpes-de-Haute-Provence (région Sud), à 70 kilomètres au nord de Marseille. Il s’étend sur 60 kilomètres d’est en ouest pour 5 kilomètres de largeur moyenne. Il est limité par le Calavon et les monts de Vaucluse au nord et la Durance au sud. Quatre villes se sont développées autour de lui : Apt au nord, Cavaillon à l’ouest, Pertuis au sud et Manosque à l’est. Ce massif comprend plusieurs « montagnes » : le Grand Luberon et le Petit Luberon en sont les principales.
Situation
C’est la rivière de l’Aiguebrun traversant le massif du nord au sud qui sépare le Petit Luberon du Grand Luberon. Celle-ci a creusé une combe que l’on nomme la combe de Lourmarin. Le Grand Luberon, où culmine le Mourre Nègre (1 125 mètres), est la partie principale du massif tant en taille qu’en longueur et largeur. Il est situé à l’est de la combe de Lourmarin, au sud de la sous-préfecture de Vaucluse Apt et des monts de Vaucluse, à l’ouest et au nord du lit de la Durance qui longe tout le massif d’est en ouest en partant de Manosque, descendant jusqu’à Pertuis et remontant jusqu’à Cavaillon.
Le Petit Luberon, quant à lui, correspond au triangle Cavaillon, Apt, Lourmarin, au sud de la vallée du Calavon qui le sépare des monts de Vaucluse. Ce triangle, situé dans la partie du massif à l’ouest de la combe de Lourmarin, commence à une hauteur de 110 mètres et culmine à une hauteur de 727 mètres.
Géologie
Sur l’échelle des temps géologiques, le Luberon est constitué de roches datant de la fin de l’ère secondaire (qui s’étend de −252,2 à −66,0 Ma, au cours de laquelle apparaissent de nombreuses races de mammifères et de dinosaures) jusqu’au milieu de l’ère tertiaire (qui couvre l’intervalle de – 66 Ma à – 2,58 Ma). Le massif montagneux est formé de terrains secondaires (Crétacé inférieur), la plaine qui l’entoure étant principalement tertiaire. Cette région est, pour cette raison, connue comme étant riche en fossiles de la fin de l’ère secondaire. Ainsi, le site paléontologique d’Oppedette correspond à ce que l’on appelle un « lagerstätt », un gisement montrant une grande qualité de préservation avec une abondance et une grande variété de fossiles.
L’étang de la Bonde
L’étang de la Bonde, au pied du versant sud, est, avec son diamètre d’environ 500 mètres, sa superficie de 30 hectares et sa profondeur de 2 à 5 mètres, le plus grand plan d’eau du massif. Il est situé dans les communes de Cabrières-d’Aigues et La Motte-d’Aigues. En amont de cette dernière, les torrents de Pissay et du Pas de l’Oulle se rejoignent et leur cours, détourné du ruisseau de l’Ourgouse, alimentent l’étang depuis le XVe siècle. L’aqueduc qui l’approvisionne a été construit par Fouquet d’Agoult afin de constituer une réserve d’eau pour le château de La Tour-d’Aigues qui est désormais gérée par la société du canal de Provence. L’eau, non potable, sert pour l’irrigation et il est possible d’y pratiquer la baignade, le Stand-up Paddle, le pédalo et la pêche.
La faune et la flore
La faune
Le massif jouit d’une grande richesse sur le plan de la faune : 17 000 espèces et sous-espèces pour l’entomofaune avec à peu près 2 300 espèces de lépidoptères, soit près de 40 % des espèces vivant en France, 341 espèces et sous-espèces pour la faune vertébrée, 135 espèces d’oiseaux et 21 espèces de chauves-souris soit 70 % des espèces présentes en France, ce qui correspond plus ou moins à 30 % de la flore et 50 % de l’avifaune de l’Hexagone. Ces données soulignent l’importance du nombre des espèces rares ou menacées sur un territoire considéré comme l’un des sites d’intérêt national et européen.
Dans ce milieu très hostile, seules les espèces les plus rustiques peuvent vivre :
- Des insectes comme la sauterelle, la mante religieuse et la cigale, des arthropodes comme le grand scorpion jaune, très venimeux, des reptiles tels que la vipère aspic, venimeuse mais qui fuit au moindre bruit, la couleuvre à échelons, la couleuvre de Montpellier, le seps, ou encore le lézard ocellé, le plus grand lézard d’Europe, pouvant atteindre 90 cm de long !
- Des oiseaux, comme les rapaces diurnes d’une part (circaète Jean-le-Blanc, le plus grand des rapaces du Luberon, le vautour percnoptère, le faucon, la buse et l’aigle de Bonelli, ou nocturnes d’autre part, comme le grand-duc, le moyen-duc, le petit-duc, ou encore la hulotte.
- Des mammifères comme le sanglier, le blaireau en voie d’extinction, ainsi que le renard roux, l’écureuil, des rongeurs dont le plus petit mammifère du monde, le pachyure étrusque. Le castor a survécu dans la Durance. Toutes les colonies de castors existant en France sont issues de celles ayant survécu dans la région.
Le loup dans le Luberon
La cellule loup à l’Office national de la chasse et de la faune sauvage en Provence confirmait déjà en 2020 la présence permanente du loup sur le Mont Ventoux, avec deux meutes. Un troisième secteur de présence permanente du loup se situe désormais sur les plateaux autours de Villars, Lagarde-d’Apt, et Saint-Christol, dans le Luberon, avec une meute supplémentaire. Début juin 2021, une attaque de loups sur un élevage de chevaux sur la commune de Montjustin a aussi été confirmée par les techniciens du Parc du Luberon, ainsi que par l’office français de la biodiversité.
La flore
Le Luberon présente une grande variété biologique : à mi-chemin entre Alpes et Méditerranée, on y rencontre un mélange de caractères des deux milieux. D’autre part, son orientation est-ouest conduit à une grande différence d’ensoleillement entre les faces nord et sud, le versant sud étant en moyenne de huit à dix fois plus ensoleillé que le versant nord. Enfin, la combe de Lourmarin et la vallée de l’Aiguebrun présentent des biotopes aux spécificités propres. Ce secteur géographique jouit d’une grande richesse sur le plan de la flore puisque l’on estime à environ 1 500 le nombre d’espèces de végétaux que l’on peut y trouver.
Le versant sud se caractérise par une grande sécheresse, à laquelle flore et faune se sont adaptées. Il n’y a pratiquement pas de sources. L’élément végétal dominant est le chêne vert, qui atteignait autrefois jusqu’à 15 mètres de haut. Il n’en subsiste plus que des taillis de 3 à 4 mètres. Les coupes excessives l’ont fait disparaître par endroits, soit au profit du pin d’Alep, soit pour être remplacé par une garrigue à plantes odorantes telles que le thym, le romarin, la germandrée et l’achillée millefeuille. On trouve aussi le genévrier cade en Provence, dont l’huile aux propriétés cicatrisantes et dermatologiques est utilisée en pharmacie et dans la fabrication des savons (Cadum). Le buis, qui peut vivre plusieurs siècles, l’alaterne, la garance, le chêne kermès, le ciste cotonneux, l’aphyllanthe de Montpellier sont également typiques de la région.
Situées entre 600 mètres et 1 125 mètres d’altitude, les crêtes sont constituées de grandes pelouses et de bois. Malgré des vents violents qui rendent difficile la vie des arbres, le boisement du Grand Luberon atteint désormais 95 % de sa surface. Ces pelouses, qui constituent un pare-feu, servent depuis des siècles de pâturages aux troupeaux de moutons qui, en retour, apportent la fumure. La flore des crêtes du Luberon est très riche. On trouve entre autres iris nain, joubarbe des toits, scille automnale, inule des montagnes, genêt de Villars et plusieurs variétés d’orchidées sauvages comme l’orchis mâle ou l’ophrys de Bertolon qui est une espèce protégée.
La forêt de cèdres
La cédraie appartient aux trois communes environnantes, Lacoste, Bonnieux et Ménerbes. À partir de 1861, des graines de cèdre récoltées dans l’Atlas algérien furent semées sur les flancs déboisés du Petit Luberon et du Mont Ventoux. Les premiers arbres ont commencé à se reproduire en 1920, et en 1930, la cédraie s’étendait sur 60 hectares. En 1952, un terrible incendie ravagea le massif forestier du Luberon, et seul le cœur de la cédraie résista au feu. En effet, le cèdre est un arbre très résistant et capable de pousser sur des sols appauvris, ce qui lui permit de se répandre par la suite et d’atteindre aujourd’hui 250 hectares de surface, pour le plus grand bonheur des visiteurs ! Ce site est aujourd’hui classé en espace naturel sensible, fait l’objet d’un arrêté préfectoral de protection de biotope et fait partie du réseau Natura 2000.
Histoire du massif du Luberon
La Préhistoire
Les hauteurs du massif n’ont jamais été peuplées et les seules traces d’habitat se trouvent en périphérie ou sur ses flancs comme en témoignent les villages perchés. On trouve cependant de nombreuses grottes sépulcrales sur tout le pourtour du massif, un peuplement humain de ses flancs est attesté dès le Paléolithique moyen par les gisements de l’abri du Pont de La Combette à Bonnieux et de l’abri des Peyrards à Buoux.
La période Romaine
Dans le nord du massif, se trouvent de nombreuses traces et sites archéologiques correspondant à la colonisation romaine. Outre Apta Julia (Apt), qui fut fondée sur ordre de Jules César et qui était une étape importante sur la Via Domitia, reste intact le pont Julien qui permettait de traverser le Calavon et de se diriger vers la cité de Cabellionem (Cavaillon).
Dans la partie sud du massif au cours de la période gallo-romaine, des villages furent alors implantés, profitant des sols fertiles, avec plusieurs nécropoles et un mausolée (mausolée des Pourrières, daté du ier siècle av. J.-C.), des remparts et des châteaux. Sur la commune de Cucuron, la villa du Viély est une villa gallo-romaine qui a été fouillée dans un secteur proche de Cabrières-d’Aigues. Les fouilles n’ont dégagé qu’une partie de la villa composée d’un segment de portique et de l’amorce de quelques pièces. Elles furent suffisantes pour mettre au jour un graffiti, le dessin d’un bateau de commerce maritime. Il fut identifié lors du remontage des panneaux d’enduits peints qui recouvraient les murs. Ce bâtiment avait été soigneusement gravé à la pointe sur un mètre carré. Le graffiti avait été réalisé sur un panneau d’enduit peint d’ocre rouge cerné par un cadre vert. Il est à noter qu’un second bateau apparaît sur quelques fragments. Ce dessin, de très haute qualité, a été réalisé par un technicien qui a dû faire ses relevés à Massilia (Marseille), située à une quarantaine de kilomètres à vol d’oiseau.
Le Moyen-Âge
À l’époque médiévale, de nombreux vestiges témoignent de l’importance stratégique qu’avait alors le massif. Le massif étant une barrière géographique entre la région d’Aix-en-Provence – Pertuis et la vallée du Calavon, la combe de Lourmarin, entre Lourmarin et Apt, fut et reste l’un des seuls passages pour le traverser, ce qui explique sa fortification dès la haute Antiquité. À plusieurs reprises, la montagne a servi de refuge : au XVIe siècle, aux vaudois pourchassés par les catholiques, sous Napoléon Ier à ceux qui fuyaient la conscription militaire et à des résistants lors de la Seconde Guerre mondiale.
Le Parc naturel du Luberon
Depuis 1977, la montagne du Luberon se trouve au cœur du Parc naturel régional du Luberon, qui fait partie, depuis 2004, du réseau des Géoparcs mondiaux soutenu par l’UNESCO (Organisation des Nations Unies pour l’éducation, la science et la culture). À la fois un territoire, un projet et une institution, le Parc naturel régional du Luberon, au travers de son syndicat mixte, est l’organisme chargé de mettre en œuvre la charte du Parc. Il regroupe les collectivités signataires de la charte (Région Provence-Alpes-Côte d’Azur, départements des Alpes de Haute-Provence et de Vaucluse, communes adhérentes). Sa vocation consiste à concilier les activités humaines avec la protection et la préservation des patrimoines naturels et culturels, à travers une politique innovante d’aménagement et de développement économique, social, culturel et paysager, respectueuse de l’environnement.
L’accès au massif forestier du Luberon en période estivale
Du 1er juillet au 15 septembre, quand le risque de feux de forêt est plus élevé, l’accès aux massifs forestiers peut être dangereux. Les conditions d’accès sont réglementées par arrêtés préfectoraux, aussi, pour connaître le niveau de risque incendie (réévalué chaque jour), veuillez consulter le site de la préfecture du Vaucluse ou appeler le +33 (0)4 28 31 77 11 (appel gratuit depuis un poste fixe).
- En cas de risque incendie Exceptionnel (ROUGE) : l’accès au massif est interdit, à toute heure et pour tout le monde.
- En cas de risque incendie Très sévère (ORANGE) : l’accès est autorisé de 5h à 12h sur le massif forestier du Petit et Grand Luberon.
- En cas de risque incendie Sévère, Modéré, Léger, Faible (JAUNE) : l’accès est autorisé.
ATTENTION : pendant la période du 1er juillet au 15 septembre, le bivouac et le camping sauvage sont interdits à l’intérieur des massifs forestiers de Vaucluse.
Visiter les villages et randonner dans le massif
Les villages du Sud Luberon
Grâce à la présence de nombreux villages du Luberon, châteaux et monuments historiques, le massif du Luberon attire en été de nombreux touristes amateurs d’espaces naturels et de visites culturelles. Les villages sont incontestablement l’un des joyaux du massif du Luberon, pas moins de cinq d’entre eux ont obtenu le label des plus Beaux Villages de France : Ansouis, Gordes, Lourmarin, Ménerbes et Roussillon.
Les châteaux centenaires
Découvrez l’itinéraire La route des châteaux et des Jardins de Provence, une brochure qui présentent plusieurs étapes pour un week-end en Luberon. L’héritage d’un riche patrimoine de notre histoire et les emblèmes de notre destination. Vous pouvez y admirer 5 châteaux cultes : celui d’Ansouis, de la Tour d’Aigues, de Vitrolles-en-Luberon, Sannes ainsi que celui de Lourmarin.
Les randonnées pédestres
Prenez vos bâtons de randonnée, et partez à la découverte des chemins du massif du Luberon. Le randonnées dans le Parc naturel régional du Luberon sont disponibles sur le site Chemin des Parcs, mais aussi sur son application mobile pour les emporter avec vous lors de vos sorties.
Les circuits cyclotouristes
Enfourchez votre vélo pour partir à la découverte des belles petites routes du Luberon, seul, entre amis ou en famille. Pour les simples cyclistes du dimanche comme pour les sportifs les plus affutés, les routes du Luberon se prêtent merveilleusement bien à la pratique de la petite reine. Pour les trouver, rien de plus simple, il vous suffit de vous rendre sur le site Vélo Loisir Provence et de choisir votre boucle ou votre itinéraire selon vos critères.
En découvrir plus sur le Sud Luberon
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